Je dors d'un sommeil lourd et profond.
Et le mugissement du vent me sors de ma torpeur ; je veille.
Quelques secondes après, je me rendors ; et je ne sais plus qui observe quoi.
Je prend mon état de veille pour un éveil, et mon sommeil pour un état de songe,
Mais je dors quand même.
Je dors en lisant, et je dors en marchant. Je dors en mangeant, et je dors en écrivant.
Je respire, mais je dors ; et je regarde en dormant.
Ce que je vois n'est pas la réalité, mais mon rêve de la réalité.
Ce que je cherche n'est pas la verité, mais mon rêve de la vérité ;
Et ce qui me guide n'est pas la lumière, mais mon rêve de la lumière.
Si je me cherche ainsi en dormant, qui vais-je rencontrer ?
Mon rêve de moi-même ?
Cesserais-je de rêver que je rêverais encore,
Car je ne suis que le songe de Celui qui veille.
Je ne peux pas me réveiller, ni même espérer comprendre,
Seulement me laisser rêver par Celui qui ne dort pas,
Et qui me donne de croire au sommeil.
23.06.1995
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